Devant une audience d’environ 250 personnes et autour de Pat Cox, président de la Fondation, ancien président du Parlement européen et du Mouvement européen international, les participants au Dialogue ont été Rauf Engin Soysal, ambassadeur et sous-secrétaire d’Etat du ministère des affaires européennes de la République de Turquie, et Elmar Brok, président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen. L’ambassadeur Soysal a remplacé le ministre Volkan Bozkır qui ne pouvait plus se rendre à Lausanne.
Autour de Pat Cox, président de la Fondation, ancien président du Parlement européen et du Mouvement européen international qui a animé l’événement, Messieurs Engin Soysal et Elmar Brok sont intervenus.
Après l’ouverture de l’événement par Pat Cox, Engin Soysal, sous-secrétaire d’État au ministère des affaires européennes de la République de Turquie, a présenté son intervention liminaire sur la thématique du Dialogue. Il a souligné deux points fondamentaux dans les relations entre la Turquie et l’Union européenne. Il s’agit d’une part de l’importance d’une mise en situation afin de bien comprendre ces relations et d’autre part des grands chantiers qui sont ouverts dans le cadre de celles-ci.
Pour Engin Soysal, qui s’est fortement réjouit de pouvoir prendre la parole pendant le Dialogue, il faut comprendre les relations entre la Turquie et l’Union européenne avec tous ses antécédents puisqu’en 1959 la Turquie a fait le choix de l’Europe des Six, déposant ensuite en 1987 sa demande d’adhésion officielle. De par cet acte, la Turquie a toujours été observatrice et accompagnante du processus d’intégration européenne. Pour Engin Soysal il y a donc une dynamique d’intégration dans les relations entre la Turquie et l’Union européenne. Il y voit la nécessité d’une constante mise en synchronisation pour être d’une part en phase avec les objectifs de l’UE et d’autre part conscient des efforts fournis par la Turquie. Aujourd’hui encore plus que jamais, notamment en lien avec l’instabilité au Moyen-Orient et la crise migratoire qui en découle.
Concernant cette mise en synchronisation, le sous-secrétaire d’État a ensuite abordé la question des grands chantiers comme deuxième point fondamental. Il a notamment parlé des grandes avancées qui ont été réalisées côté turc pour la modernisation de l’union douanière, puis de l’année 2005 et de la relance des négociations d’adhésion avec un défi actuel à relever qui est de retrouver le grand enthousiasme perdu en un peu plus de 10 ans. M. Soysal a enfin abordé la thématique de la libéralisation des visas.
C’est ensuite Elmar Brok, président de la commission des affaires étrangères du Parlement européen qui s’est livré au même exercice. Il a d’abord fait référence aux travaux et idées de Jean Monnet, notamment avec la création de la CECA pour éviter de nouveaux conflits en Europe, tout en nous faisant part de sa joie et de sa fierté de pouvoir prendre part à ce Dialogue. Puis il a parlé de l’Union européenne qui sans cesse doit s’adapter à de nouveaux enjeux liés aux crises qu’elle traverse, que celles-ci soit externes – comme la crise financière – ou internes. L’UE ne dispose pas des instruments nécessaires pour faire face à ces crises mais elle les crée au fur et à mesure. Elle est maintenant confrontée à une dramatique crise migratoire et c’est là qu’intervient au plus haut point la Turquie. Car ce pays et l’UE ont des intérêts communs, que ce soit l’union douanière, le potentiel accord de libre-échange avec les Etats-Unis et surtout la paix en Syrie. Cette dernière ne peut pas être atteinte sans une coopération étroite de la Turquie et de l’Union européenne.
Toutefois, Elmar Brok évoque l’importance de ne pas mélanger la question des intérêts communs avec la situation interne en Turquie, tout en soulignant que l’actualité politique turque ne rapproche pas la Turquie de l’UE et ne permet pas d’atteindre les critères pour une adhésion.
La suite de l’événement a pris la forme d’un débat entre Engin Soysal et Elmar Brok, animé par Pat Cox, abordant les questions de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne sur les migrants, la libéralisation des visas, la loi anti-terroriste et les solutions permettant de trouver un terrain d’entente. Ont également été débattues la question de l’adhésion de la Turquie, les véritables motivations de la Turquie dans ses relations avec l’UE ainsi que les réactions des membres de la commission des affaires étrangères du Parlement européen face aux changements ministériels en Turquie. Avant que le président Cox conclue ce Dialogue qui a rassemblé environ 250 personnes, un temps de questions-réponses entre le public et les conférenciers a eu lieu.
Ouverture du Dialogue par Pat Cox, président de la Fondation, ancien président du Parlement européen
Intervention d’Engin Soysal
Intervention d’Elmar Brok
Discussion entre Engin Soysal et Elmar Brok, animée par Pat Cox
Débat avec le public
Conclusion par Pat Cox
• Lire l’article de Bernard Bridel paru dans 24 heures du vendredi 27 mai 2016