11e dialogue européen - 20 mars 2014

L’Europe et les médias (2014)

Le 20 mars 2014, la Fondation a organisé sur le campus de l’Université de Lausanne son 11e Dialogue européen en partenariat avec le magazine de Suisse romande L’Hebdo. Le Dialogue portait sur L’Europe et les médias, thème éminemment actuel à la veille des élections européennes. Un public nombreux d’environ 300 personnes y a assisté. Le Dialogue a été filmé dans son intégralité (voir les différentes séquences ci-dessous).

• programme du Dialogue

José Maria Gil-Robles, président de la Fondation et ancien président du Parlement européen, a ouvert le Dialogue et présenté les autres intervenants : Alain Jeannet, rédacteur en chef de L’Hebdo, Roger de Weck, directeur général de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SRG SSR), et Thomas Klau, directeur du bureau de Paris pour le think tank European Council on Foreign Relations.

Sylvie Goulard, députée européenne, a malheureusement été contrainte de se désister, étant impliquée dans une négociation « au finish » concernant le projet européen d’union bancaire. Elle a cependant adressé un message audiovisuel, très apprécié du public, qui prend précisément comme exemple ce projet d’union bancaire pour montrer la difficulté souvent rencontrée par les médias pour traiter des affaires européennes.

Paul Collowald, ancien directeur général de l’information à la Commission européenne puis au Parlement européen, a accepté au pied levé de rejoindre le panel pour participer au débat entre les intervenants. Un peu plus tôt, il avait déjà consenti une interview filmée pour la Fondation dans laquelle il revient sur son expérience professionnelle au sein des institutions européennes. Il évoque aussi le rôle des médias dans l’information du public en matière européenne et dans la création d’un espace public européen (l’interview peut être visionnée dans son intégralité à la Fondation).

Alain Jeannet a ensuite présenté la thématique du Dialogue, évoquant d’emblée la crise en Ukraine et la votation du 9 février 2014 en Suisse. Il propose d’aborder plusieurs questions : les affaires européennes sont-elles bien relayées par les médias ? Pourquoi la presse européenne s’intéresse-t-elle davantage à ce qui ne va pas en Europe ? Existe-t-il un espace médiatique européen ou demeure-t-il fragmenté au niveau national ? Quelles sont les incidences des nouvelles technologies du numérique ?

Ouverture du Dialogue et message de Sylvie Goulard

Dans son intervention, Roger de Weck a présenté l’Union européenne comme une « machine à faire des compromis », complexe, répétitive, sobre, rationnelle, sans vedette ni surprise, sans grand décorum, et qui est toujours en quête d’une forme politique nouvelle. C’est pourquoi les médias constituent un handicap pour l’Union européenne, davantage à l’affût des conflits et controverses, privilégiant les actualités vite renouvelées, enclins à solliciter les émotions, préférant les grands décorums et les formes abouties, plus facilement appréhendables.

Intervention de Roger de Weck

Thomas Klau s’est attaché à montrer les limites de cette belle « machine à faire des compromis », notamment en soulignant que sa légitimité démocratique n’est pas à la hauteur des pouvoirs exercés à ce niveau. Il y a une perception par les citoyens européens de dépossession démocratique. Par comparaison avec la Suisse, qui se caractérise aussi par sa capacité à créer du consensus et des compromis, la « soupape » référendaire, qui joue pleinement son rôle en Suisse, manque au niveau européen. L’alternative, pour l’Union européenne, serait d’aller au bout de la logique d’un système politique parlementaire et donc de la politisation de la Commission européenne. Se trouvant aujourd’hui au milieu du gué, l’Union européenne devra un jour choisir sa voie : système parlementaire ou système « à la Suisse ». Thomas Klau a également évoqué les difficultés rencontrées par la presse en général pour faire du journalisme de qualité à cause d’un manque croissant de moyens.

Intervention de Thomas Klau

Débat animé par Alain Jeannet et José Maria Gil-Robles, avec la participation de Roger de Weck, Thomas Klau et Paul Collowald

Conclusions par Alain Jeannet et José Maria Gil-Robles